Test de Schober (& variations)

Autres dénominations : Test de Schober, Test de Schober modifié, Test de Schober modifié-modifié, Wolfson Modified Schober TestTest de schober

Structures / Pathologies ciblées :

  • Mise en évidence d'un déficit de flexion lombaire (en lien ou non avec une spondylarthrite ankylosante)

Procédure :

Test de Schober (1937) :

Le patient est debout. Le thérapeute place un repère visuel (au crayon, ou par un bout de tape) en regard de la jonction sacro-iliaque (via, selon différents auteurs, l'axe passant par les épines iliaques postéro-supérieures, ou par les fossettes lombaires latérales) puis 10cm au-dessus.
Il est demandé au patient de se pencher en avant, genoux tendus. Le thérapeute mesure alors la distance entre les deux repères.1

Test de Schober modifié (1969) :

Cette variante vise à inclure la jonction lombo-sacrée pour être plus représentative de la mobilité terminale du rachis : Un repère supplémentaire est placé 5cm en dessous de la jonction sacro-iliaque.1

Test de Schober modifié-modifié (1973) :

Cette variante vise à placer le repère supérieur 15cm au dessus de la jonction lombo-sacrée, afin d'évaluer d'avantage de segments vertébraux.3

Interprétation :

Ce test doit être comparé à des valeurs normatives (cf tableau ci-dessous).

  • Une mobilité lombaire dite “normale” impliquerait une augmentation de 4 à 7 cm pour les différentes versions du test de Schober1
  • Une augmentation inférieure à 4 cm correspondrait à une diminution anormale de la mobilité, de l’ordre de celle retrouvée chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante.

schober-tab.png

Tableau issu de Jacquemin et al.1

Commentaires :

  • Les comparaison avec des mesures sous scanner montrent que la mesure du Schober original semble être trop courte pour inclure le segment L1-L2 chez 68% des patients, ni le segment L2-L3 chez 32% d’entre eux. Les auteurs estiment que la version originale du test ainsi que sa 1ere modification ne devrait plus être utilisée dans l'évaluation de la mobilité lombaire, ces segments supérieurs étant majoritairement responsables de la mobilité de flexion/extension2
  • La version modifée-modifiée semble plus précise via l’utilisation des EIPS comme point de référence et ses 15 cm de départ, même s’il peine encore à inclure le segment L1-L2 chez 24% des patients. Les auteurs recommandent d’utiliser une référence de 16 cm (Wolfson Modified Schober Test) pour inclure le segment T12-L13
  • Chez les patients atteints de spondylarthrite ankylosante, le test original de Schober, avec le Spinal Mobility Index, semble être un bon outil pour évaluer le degré de lésion structurelle du rachis, (comparativement aux imageries) 4 mais ne serait pas représentatif de la mobilité lombaire.
  • Les résultats obtenus lors du test de schober et ses variations ne semblent pas significativement différentes entre des sujets sains et des individus atteints de lombalgie chronique.1
  • La reproductibilitté inter et intra-examinateur est très variable d’une étude à une autre et ne permet pas d’en tirer une tendance générale.1

 

Références:

  1. Jacquemin, Denis, et al. "Evaluation de la mobilité lombaire par le test de Schober: revue narrative de la littérature." Mains Libres 2 (2020).
  2. Bali, Tarun, and Malhar N. Kumar. "Relative contribution of upper and lower lumbar spinal segments to flexion/extension: Comparison between normal spines and spines with disc disease in Asian patients." Asian Spine Journal 9.5 (2015): 770.
  3. Hershkovich, Oded, Michael Paul Grevitt, and Raphael Lotan. "Schober Test and Its Modifications Revisited—What Are We Actually Measuring? Computerized Tomography-Based Analysis." Journal of Clinical Medicine 11.23 (2022): 6895.
  4. Castro, Marcelo P., et al. "Construct validity of clinical spinal mobility tests in ankylosing spondylitis: a systematic review and meta-analysis." Clinical rheumatology 35.7 (2016): 1777-1787.
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