Covid-19 et kinésithérapie : Recommandations chinoises

kinesitherapie et covid 19

Il est bon de s'inspirer de l'expérience de ceux qui ont vécu les même choses que nous, avec un peu d'avance.
 
Publiée conjointement par trois organismes de rééducation respiratoire/cardio-pulmonaire chinois, ces recommandations abordent la place du kinésithérapeute chez les patients atteints du Covid-19, à chaque stade de la maladie.
 
Si la symptomatologie n'a rien à voir avec celle de la BPCO, on retrouve ici une approche commune : celle la réhabilitation respiratoire.
 
Points clés :
La réhabilitation respiratoire précoce n'est pas recommandée dans les cas sévères, mais peut être mise en place progressivement chez les patients stables. Elle a pour objectif d'améliorer la dyspnée, l'anxiété et la dépression, de réduire les complications et de conserver et améliorer la fonction et la qualité de vie.
 
CHEZ LES PATIENTS HOSPITALISÉS POUR UNE FORME MODÉRÉE :
  1. Critères d'exclusion : T°>38°C / Diagnostiqué il y a moins de 7 jours / Dyspnée apparue il y a moins de 3 jours / Progression des anomalies au scanner thoracique > 50% sur les 24-48 heures / SpO2 < 95 % / Tension <90/60 mmHg ou > 140/90 mmHg
  2. Critère d'arrêt de l'exercice : Dyspnée > 3 sur l'échelle de Borg, oppression thoracique, éructations, étourdissements, maux de tête, troubles de la vision, palpitations, transpiration, pertes d'équilibre...
  3. Types d'interventions : Désencombrement (si besoin, au cas par cas) / ventilation dirigée / activité physique d'intensité entre 1 et 3 METs (Equivalents METaboliques) 2 fois par jour de 15 à 45 minutes ou de manière intermittente. Il peut s'agir d'exercices globaux impliquant la respiration, du Tai Chi et des exercices de prévention des risques de thrombose veineuse.
 
 
CHEZ LES PATIENTS HOSPITALISÉS POUR UNE FORME SÉVÈRE :
"Commencer une réhabilitation respiratoire au bon moment peut réduire considérablement la durée du delirium et de la ventilation mécanique, et améliorer l'état fonctionnel des patients"
La prise en charge de ces patients repose sur 3 domaines principaux : La gestion du positionnement, une activité minimale précoce, et la gestion de la respiration.
  1. Conditions nécessaires : T°<38.5°C / FiO2<0.6 / SpO2 > 90% / Fréquence respiratoire < 40/min / PEP < 10cmH2O / Absence d'asynchronies patient-ventilateur ou d'obstacles aux voies aériennes / PAS entre 90 et 180 mmHg / FC entre 40 et 120 bpm / absence de thromboses, embolies ect... et autres précautions neuro et viscérales.
  2. Critères d'arrêt : Le patient ne répond plus à une des conditions précédentes ou présence de palpitations, dyspnée ou difficultés respiratoires, fatigue ou intolérance.
  3. Types d'interventions :
    • Gestion du positionnement, verticalisation progressive et gestion des troubles orthostatiques
    • Activité précoce d'intensité au cas par cas, sans excéder 30 min et sans augmenter la fatigabilité : du retournements au lit, en passant par les transferts, jusqu'à la mise en charge et les pas sur place. Mobilisations articulaires actives/passives, étirements et TENS possibles.
    • Techniques d'expansion pulmonaire et de désencombrement (si besoin, et nécessité de limiter le temps passé avec le patient, et privilégier des techniques instrumentales type The Vest, flutter ect...)
 
AU RETOUR À DOMICILE DES PATIENTS :
 
Cas légers et modérés : Au cas par cas, reprise d'activités aérobies.
 
Cas sévères : 
"Sur la base des preuves actuelles de patients sortis du SRAS et du MERS et de l'expérience clinique des patients SDRA se remettant de leur sortie, les patients COVID-19 peuvent présenter un déconditionnement physique, un essoufflement à l'effort et une atrophie musculaire. (Y compris les muscles respiratoires et les muscles du tronc)"
Types d'interventions : Education thérapeutique et conseils d'hygiène de vie / Prescription d'exercices aérobies d'intensité progressive 20-30 min 3-5x/sem / Renforcement musculaire contre résistance 2-3x/sem / Si besoin travail de l'équilibre, désencombrement et autres en fonction du bilan.
 
 

 

Ces recommandations, bien qu'imparfaites, ont le mérite de fournir des critères précis de triage des patients pouvant bénéficier d'une réhabilitation respiratoire. Une bonne base, donc, à laquelle la règle du cas par cas s'imposera, mais qui reste pour l'instant une approche théorique. Tout porte à croire le contexte de crise sanitaire placera d'abord le kiné français dans un rôle de soutien (manutention / mobilisation / prévention des troubles liés au procubitus en réa, versus suivi / éducation / autonomie et rôle "anti-hospitalisation" en ville/HAD).
Ces recommandations trouveront peut être davantage de sens chez nous quand la saturation des hôpitaux ne sera plus d'actualité, et qu'une attention plus poussée se portera sur le retour optimal du patient à domicile, sans séquelles.
 
 
Quelques remarques et précautions quant à cette publication pour éviter tout lynchage dans les commentaires :
 
  • Ces recommandations sont des extrapolations de recommandations déjà existantes portant sur d'autres affections (SARS, MERS, grippe), adaptées par avis d'experts au cas du Covid-19
  • Comme toutes les recommandations, elles tiennent compte des spécificités du système de soin du pays visé et peuvent ne pas être adaptées au cas français.
  • Si cette étude est bel et bien une revue de littérature, sa méthodologie est cependant très succincte et laisse à désirer.
  • Dernière pincette, ce résumé est issu d'une traduction automatique de l'article, non disponible en anglais, et n'est pas à l'abri d'erreurs de traduction ou d'interprétation.
 
Source : Chinese Association of Rehabilitation Medicine; Respiratory rehabilitation committee of Chinese Association of Rehabilitation Medicine; Cardiopulmonary rehabilitation Group of Chinese Society of Physicai Medicine and Rehabilitation. 2019 New Coronary Virus Pneumonia Respiratory Rehabilitation Guidance (Second Edition). Zhonghua Jie He He Hu Xi Za Zhi. 2020;43(0):E029.